
l’étude scientifique qui fait trembler l’industrie des édulcorants de synthèse
Les édulcorants de synthèse augmenteraient le risque de diabète (Etude)
Cet article de Blog est partagé depuis le NY Times et la revue scientifique Nature du 17 septembre 2014.
Lire l’article du NY Times en anglais : http://well.blogs.nytimes.com/2014/09/17/artificial-sweeteners-may-disrupt-bodys-blood-sugar-controls/?_r=0
Selon une étude scientifique publiée dans Nature, “les édulcorants de synthèse non caloriques seraient responsables d’une perturbation de la flore intestinaleset accélèreraient notre intolérance au glucose » . « Ils seraient directement responsables d’une épidémie d’obésité qu’ils étaient supposés éviter. » ajoute le journal scientifique Nature.
Lire l’étude scientifique en anglais ici : http://www.nature.com/nature/journal/v514/n7521/full/nature13793.html
Promus comme étant des ingrédients sensés améliorer notre santé, les édulcorants de synthèse seraient en fait, responsable d’un risque de diabète selon une étude publiée en Septembre 2014. Cela met un pavé dans la mare auprès des médecins et des industriels de l’agroalimentaire qui approuvaient jusqu’alors ce genre d’ingrédient dans le cadre d’un régime hypocalorique.
Aussi connu sous le nom d’Edulcorant de Synthèse Non Calorique, ou ESNC, ces additifs se retrouvent dans les sodas, les céréales et les desserts. Un marché hautement lucratif pour les ceux qui sont préoccupés par la surcharge pondérale et leur consommation de sucre.
Certains experts recommandent les ESNC pour les personnes souffrant de Diabète Type 2 (une maladie qui a atteint outre atlantique des proportions pandémiques) et pour les personnes souffrant d’intolérance au glucose et de taux de sucres dans le sang trop élevés (qu’on appelle également le pré-diabète).
En fait, après avoir donné une sensation de douceur dans le palet, les molécules des ESNC passent dans le tube digestif sans être absorbés.
Ceci explique pourquoi, à l’inverse du sucre, ils ont un apport calorique très faible.
Or, les scientifiques cités dans le journal Nature qui ont réalisé des expériences en laboratoire et sur un échantillon de volontaires ont découvert que les ESNC provoquaient un dysfonctionnement de la flore intestinale et accéléraient l’intolérance au glucose.
« Les édulcorants de synthèse ont été introduits sur le marché avec pour intention de réduire notre apport calorique et afin de normaliser notre taux de sucres dans le sang, sans pour autant compromettre nos envies de manger sucré. » indique l’article.
« Nos découvertes suggèrent que les ESNC seraient directement responsables de l’épidémie qu’ils étaient senses éviter. » rapporte-t-il.
L’équipe dirigée par Eran Elinav et Eran Segal de l’institut Scientifique Weizmann d’Israël consistaient à étudier des souris qui étaient hydratés :
- avec de l’eau sucrée au glucose et/ou au sucre de canne
- avec de l’eau sucrée aux ESNC (dans un dosage proportionnel à notre consommation maximale conseillée)
- avec de l’eau non sucrée
Les rongeurs qui buvaient de l’eau sucrée aux ENSC ont développé une intolérance au glucose alors, à l’inverse des souris qui buvaient de l’eau sucrée au sucre de canne et de l’eau non sucrée.
Ensuite, les chercheurs ont pris les souris souffrant d’intolérance au glucose et ont transplanté leurs matières fécales dans des souris qui avaient été élevées avec une flore intestinale exogène. Ces dernières ont vu leur taux de glucose dans le sang augmenter rapidement et les chercheurs ont constaté que leur flore intestinale avait plus de difficulté à extraire les nutriments de ce glucose.
L’étape suivante consistait à faire des essais sur des humains.
A partir d’une étude auprès de 381 personnes non diabétiques, l’équipe a trouvé un lien « significatif » entre l’intolérance au glucose et la forte consommation d’ENSC.
Enfin, les chercheurs ont soumis à 7 volontaires (qui n’avaient pas l’habitude de consommer des ENSC) à un régime alimentaire de sept jours qui les exposaient à une consommation maximum (dans la limite des préconisations de la FDA) de nourriture contenant des édulcorants de synthèse.
Au bout de 5 à 7 jours ces volontaires ont développé des niveaux de glucose dans le sang anormaux, avec une modification de leur flore intestinale. Un effet miroir de ce qui avait été constaté sur les souris de laboratoire.
Toutefois, il convient d’émettre certaines précautions
Les investigations passées sur les ESNC ont livré des résultats contrastés. Certaines ont montré des bénéfices dans la perte de poids et la tolérance au glucose alors que d’autres suggèrent le contraire.
Les études contradictoire proviennent du fait que beaucoup des consommateurs d’ESNC souffrent déjà de diabète ou sont exposés à des risque de diabète.
“Les résultats de cette étude sont une sonnette d’alarme”, explique l’équipe de chercheur. « Cela nous oblige à ré-évaluer l’utilisation et la consommation de ces substances » rajoute Elinav.
Des commentateurs indépendants saluent ces travaux de recherche pour leur innovation mais tempèrent les choses : cette étude ne concernait que sept personnes, pendant une semaine. Plus d’essais sont nécessaires et il faut plus de temps afin d’arriver aux memes conclusions qu’en laboratoire.
« Le régime humain est complexe, contient beaucoup d’aliments dont la quantité consommée varie au fil des années » explique John Menzies du Centre de Psychologie Integrative de l’Université d’Edimbourg en Ecosse.

Selon Nita Forouhi, une épidémiologiste de l’Université de Cambridge “Cette étude nous oblige à réfléchir sur les allégations des ESNC contre l’obésité et l’épidémie du diabète mais ne porte pas assez de preuves pour altérer la santé publique et les pratiques cliniques”
L’étude a aussi été repris dans la revue New Scientist (article en anglais) : http://www.newscientist.com/article/mg22329872.600-artificial-sweeteners-linked-to-glucose-intolerance.html?page=2#.VSe6fkJK7JI